Mon cheminement d’une post-abortif à une pro-vie – par Albany Rose


En 2013, je suis retournée à ‘Planned Parenthood’ pour consulter mon dossier d’avortement. J’avais besoin de ces papiers, et dans mon cœur, je sentais que cela m’aiderait à guérir. J’ai été capable de les avoir, et quand je les ai regardés, assise dans mon véhicule, je suis tombée sur des photocopies de mon ultrason. Il n’y a pas de mots pour décrire la tristesse que j’ai ressentie à ce moment-làLe fait de regarder pour la première fois de ma vie, une photo de cet enfant, Tucker, que j’avais autrefois reconnu comme mon fils, cela m’apportait la guérison et en même temps, me bouleversait.
J’ai grandi et vécue dans un foyer vraiment chrétien et conservateur. L’avortement n’a jamais vraiment été mentionné, mais nous étions plus ou moins impliqués au sein de notre église. Je ne me suis jamais vraiment sentie ‘chez moi’, à la maison, avec ma mèrje et mon beau-père, et à l’âge de 13 ans, après ma première année de secondaire, j’ai déménagée au Colorado pour vivre avec mon père biologique. Ma vie est passée d’un environnement strict à une vie sans règlement, submergée dans une mentalité nouvel-âge, où on peut faire tout ce qu’on pense être correct.
Je suis devenue rebelle, tout comme un adolescent typique. Tout juste après mes 16 ans, mon copain et moi avons découvert que j’étais enceinte. Je ne savais pas comment annoncer cela à mon père, et ce soir-là, je lui ai dit ‘je suis enceinte’. J’aurais bien aimé avoir une bonne discussion après cet aveupour voir quelles options et choix j’avais, mais je rêvais en couleur. Au lieu, un choix a été fait pour moi (j’avais dit que je voulais garder l’enfant, et le placer en adoption – mais on ne voulait pas) – j’aurais un avortement immédiatement, ou bien je serais chassée de la maison.
Au cours de mon ultrason au ‘Planned Parenthood’, qui servait à confirmer que j’étais enceinte et voir où j’en étais rendue, on ne me permis pas de regarder l’image sur l’écran. « Tu ne seras pas capable de voir quoi que ce soit », m’a tout bonnement dit la femme. Une semaine plus tard, je me suis retrouvée en dehors du ‘Planned Parenthood’ où mon avortement devait avoir lieu, accompagnée de mon père ‘si attentionné’. Un homme plus âgé se tenait dehors, seul, avec une photo de Jésus et il m’a dit « Tu as un choix ». Au-dedans de moi, un cri voulait lui répondre de me prendre et de m’emmener avec lui, mais au lieu, je me suis blottie derrière mon père, qui me répliquait « tu as toujours un choix », tout en rentrant dans la clinique. 
Comme nous entrions et payions la femme derrière la vitrine, on nous dit qu’aucun remboursement n’était possible, même si je changeais d’avis. Je me suis assise et j’ai commencé à remplir la paperasse. Dans une des sections, on demandait la raison qui me poussait à l’avortement. Je ne pouvais que répondre « Je veux garder mon bébé ». J’ai compris que cela n’a jamais été lu et que personne n’y porté attention. Ma consultation ‘pré-avortement’ a eu lieudans une petite chambre/salle de bain et la femme m’a seulement demandé si je voulais l’avortement chirurgical ou par la pilule. J’ai eu peur que la deuxième option dure trop longtemps et j’ai choisi l’avortement chirurgical par succion.
Après avoir revêtu le vêtement pour l’opération, et les jambes entre les pinces, une nouvelle infirmière est venue avec trois étudiants masculins du collège et elle m’a demandé s’ils pouvaient regarder. J’ai répondu maladroitement « ouin », juste avant de ressentir une douleur si forte qu’il est impossible de la décrire, puis je me suis évanouie. Après la procédure, je me sentais comme une vache dans un troupeau, pour qui personne ne prend soin, et que personne ne connait. On m’a aidé à me rendre à la salle de recouvrement. Je me rappelle seulement de deux filles d’à peu près mon âge. Une d’elle pleurait doucement et l’autre racontait avec nonchalance qu’elle avait demandé de voir les restes du fœtus, et qu’elle avait vu un pied. Je pense n’avoir même pas fait un son. Après mon heure de ‘repos’, on m’a congédiée en me donnant desproduits contraceptifs pour un mois.
Ce n’est pas surprenant qu’après cela, j’ai vécu une sévère dépression de plusieurs semaines passées sans quitter ma chambre, et mon copain et moi, nous nous sommes laissés. Après mon avortement, je suis devenue une femme dévouée et fière d’être post-abortive; je n’avais aucune gêne de parler ouvertement de mon choix, sans réaliser jusqu’à quel point j’enterrais ma douleur. Quelle meilleure façon y avait-il que de créer cet enregistrement dans ma tête qui répétait quec’est le choix de la femme et que je n’aurais jamais pu réussir dans la vie sans cet avortement. J’ai eu des relations avec des nouvelles personnes à toutes les semaines, et je n’avais aucun problème d’accepter toutes les drogues qu’on me donnait.
En 2010, j’ai rencontré un homme qui allait tout changer. Moi, une fière pro-choix libérale, qui haïssait tous les religieux et tout ce qui était religion, et lui, un fier pro-vie Catholique Romain, qui craignait Dieu. C’était une relation romantique très étrange. Nous nous sommes fréquentés pendant huit mois (tout le monde autour de nous ne voulaient pas qu’on soit ensemble) puis je suis tombée enceinte. À huit semaines, j’ai eu mon premier rendez-vous pour un ultrason. J’ai repensé à la femme qui m’avait dit que je ne verrais rien (j’étais 8-9 semaines enceinte quand j’avais eu mon avortement) alors je pensais que cet ultrason était inutile. Mais lorsque la technicienne a tourné l’écran vers moi, mon monde s’est écroulé. Me voilà à 19 ans, et je regardais le plus petit être humain qui soit. Un petit corps ovale, une petite tête sans cou, une trace de petits pieds et mains, et au centre, un battement de cœur très fort, très clair.
J’ai essayé de devenir encore plus pro-choix. Le fait d’accepter que j’étais tombée dans un mensonge et plus encore, que j’avais participé à détruire la vie d’un être humain complètement innocent, cela je ne pouvais  pas l’accepter. Mais je ne pouvais nier ce que j’avais vu. Au cours des mois qui suivirent, je suis retombée en dépression, avec des idées suicidaires. J’ai beaucoup de gratitude envers l’homme qui m’a aimé et accepté au cours de cette étape de ma vie, et pour l’enfant qui grandissait en moi et m’aidait à rester en vie, même si je lui avais pris son frère.
En 2013, je suis retournée à ‘Planned Parenthood’ pour consulter mon dossier d’avortement. J’avais besoin de ces papiers, et dans mon cœur, je sentais que cela m’aiderait à guérir. J’ai été capable de les avoir, et quand je les ai regardés, assise dans mon véhicule, je suis tombée sur des photocopies de mon ultrason. Il n’y a pas de mots pour décrire la tristesse que j’ai ressentie à ce moment-là. Le fait de regarder pour la première fois de ma vie, une photo de cet enfant, Tucker, que j’avais autrefois reconnu comme mon fils, cela m’apportait la guérison et en même temps, me bouleversait. 
Plusieurs années après, je suis maintenant mariée au même homme charitable et nous avons quatre beaux enfants. Je consacre ma vie à parler avec amour, à conseiller et à partager mon histoire pour aider des jeunes filles pendant et après leurs grossesses, ou après un avortement. J’ai aidé des femmes à obtenir leur dossier d’avortement, je me suis assise des nuits entières à écouter leurs histoires de regrets, de pertes, de guérisons. Mon fils n’a jamais eu la vie qu’il méritait, mais je vous suis reconnaissante de m’avoir écouté et de me permettre de lui redonner l’honneur de m’avoir aidé sur ce chemin de vie. C’est grâce à lui que je peux aider les autres qui sont dans le besoin, tout comme moi je l’ai été.

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